Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
lartetnous.overblog.com

Le vol d'œuvres d'art (suite)

11 Janvier 2013, 17:16pm

Publié par Le proprio

Les biens artistiques volés sont ciblées en fonction de deux critères : leur valeur, bien sûr, et leur taille. Ainsi, parmi les grands maîtres définitivement assis dans l'histoire, les tableaux flamands et les impressionnistes sont toujours des proies privilégiées. De même, il y aurait pas moins de six cents œuvres de Pablo Picasso dans la nature.

Les dimensions et poids des œuvres volées sont des détails prosaïques, certes, mais déterminants. Ainsi, un trafic régulier est beaucoup plus facile à mettre en place autour des tombes précolombiennes du Pérou. Cependant, la taille n'est pas forcément un empêchement absolu comme en témoigne le vol d'une adoration de Marie à Padoue mesurant 1,90 sur 1,70 mètres! On pourrait croire aussi que certaines œuvres, en raison de leurs caractéristiques matérielles sont à l'abri du vol comme les peintures rupestres ou murales. Eh bien détrompez-vous : les vols de peintures murales bouddhistes ont le vent en poupe, avec les dégradations que l'on devine.

Les réponses au trafic d’œuvres d'art volées sont nombreuses, allant de la prévention à la répression, pour finir par la réparation.

Pour le premier aspect, les pouvoirs publics ont travaillés sur leurs propres biens et pour conseiller des particuliers ou institutions religieuses. En ce sens, voyez le remarquable guide de prévention sur la sécurité des biens culturels disponible à ce lien : http://www.culture.gouv.fr/culture/securite-biensculturels/appli.htm

Certains ont suggéré de n'exposer dans les musées que des copies des œuvres les plus valeureuses. Mais celles-ci ne seraient-elles pas plus en lieu sûr à la vue du public que stockées dans des caves avec, d'ailleurs, des coûts de sécurité également élevés?

La répression (et la redécouverte des œuvres) s'est donnée plus d'armes en alourdissant les peines et en améliorant les outils à la disposition des enquêteurs et autres professionnels. Citons par exemple, l'OCBC (office central français de lutte contre le trafic des biens culturels) et son fichier T.R.E.I.M.A., le FBI avec son service spécialisé Art Crime Team ou encore la coopération internationale via Interpol (http://www.interpol.int/fr/Internet/Criminalité/Œuvres-d'art/Œuvres-d’art).

En France, le trafic d’œuvres d'art aurait ainsi considérablement diminué au cours des deux dernières décennies. Un petit conseil pour les anxieux cependant : photographiez vos œuvres d'art et sauvegardez ces images: les enquêteurs sont parfois confrontés à ce manque de documentation. Un autre outil existe pour la sauvegarde d’œuvre d'art : l'ICOM, organisation non gouvernementale en lien avec l'UNESCO publie des listes rouges : http://www.icom-musees.fr/index.php/page/index/Listes-Rouges-de-lICOM

La réparation des délits concernent, outre les réparations physiques des œuvres retrouvées, le jeu des contrats d'assurances. Nous pourrons revenir sur ce sujet ultérieurement, de même que sur les demandes de restitutions entre pays. Mentionnons également un dernier problème postérieur à un vol : la saisie par la police d’œuvres vraisemblablement volées mais étonnamment non réclamées.

Et pour terminer, une lecture passionnante autant que consternante : le livre de Nathaniel Herzberg " Le Musée invisible", mise à jour de 2010, sous http://www.editionsdutoucan.fr/livre.php?id_livre=125

En vous souhaitant un bon sommeil...

Johannes Vermeer - Le concert (disparu)

Johannes Vermeer - Le concert (disparu)

Commenter cet article