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Art et société de consommation

6 Janvier 2013, 23:33pm

Publié par Le proprio

Reprenons ici la citation de Monsieur Olivier Diaz dans le dernier article : "La possession de l'art, c'est diabolique. C'est la société de consommation". Que penser de cette affirmation? Ne paraît-elle pas désespérément réaliste?

La fièvre acheteuse est universelle et il n'y a pas de raison pour qu'elle épargne l'amateur d'art. Et pour peu que cet amour devienne une collectionnite... Nous laisserons à des éthologues le soin d'analyser la relation entre cette maladie bégnine et l'instinct territorial.

Revenons-en donc à notre objet d'art. Le fait qu'il soit unique le dispense-t-il de la qualification de bien de consommation? Cela peut paraître choquant aux personnes pour lesquelles une oeuvre est à mettre sur une piédestal, mais il faut reconnaître que, même non fongible, elle est belle et bien consommée. Et son unicité n'y change rien non plus. Mais à bien y réfléchir, la qualité de bien de consommation rend-elle l'oeuvre d'art vulgaire pour autant? Probablement non car cela n'est finalement pas antinomique. Et où serait le mal, par ailleurs?

Les interrogations qui précèdent peuvent sembler vaines, mais prennent leur intérêt lorsque l'on porte le regard sur les oeuvres d'art reproductibles mais en série limitée. Où se situe la frontière entre oeuvre d'art originale et reproduction? Bien malin qui pourra répondre considérant, par exemple, un bronze en 8 fontes ou une sérigraphie à 250 exemplaires numérotés et signés. Quant aux oeuvres d'infographistes...

Penchons-nous également sur le design, cet espace flou entre création et consumérisme. Nous nous sommes interrogés sur le fait qu'une oeuvre d'art puisse ou non être qualifiée de bien de consommation. Inversement, une oeuvre de design, par essence bien de consommation, peut-elle se voir pour autant privée du qualificatif d'oeuvre d'art? Finalement, le marché la traite comme une oeuvre d'art avec une cote propre, à l'instar d'un bien industriel commun devenu antiquité. D'un autre côté, une oeuvre d'art classique ne doit pas, elle, se soumettre aux contraintes de l'industrialisation ou de la commercialisation. Ou doit-on considérer que seul le prototype original mérite d'appartenir au monde de l'art?

Ici encore, nous sommes confrontés à l'épineuse question de la reproduction d'une création et celle du distinguo entre oeuvre et support. Et nous passons sous silence la question des pièces uniques ou non créées par l'artisanat d'art!

Qui pourra répondre avec exactitude? Peut-être vous, après avoir réfléchi en écoutant un disque et admirant un Baccarat?

Quelle que soit la réponse, laissons-nous croire que l'amateur d'art est une sensibilité unique s'entourant de biens uniques; ça, ça ne coûte rien!

PS: en suite de l'illustration, c'est coûteux, mais c'est joli : http://www.studiobaccarat.com/products/elephant-midnight/

Tacot, antiquité ou design? Art ou artisanat?Tacot, antiquité ou design? Art ou artisanat?

Tacot, antiquité ou design? Art ou artisanat?

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